Lorgues

Extrait de "LORGUES Le Temps Retrouvé" . Alain MARCEL . Editions Equinoxe. 2017

Si Lorgues fut épargné par le fléau, en partie grâce à de rigoureuses mesures prises pour l’éloigner (institution d’un bureau de santé, construction de baraques à Saint-Ferréol pour les mises en quarantaine, fermeture et surveillance des portes, des ponts…), d’autres localités, furent durement touchées. Le Cannet des Maures, qui perdit un tiers de sa population, fut dans les parages la pointe avancée du fléau. Toulon en particulier connut l’horreur, on y dénombrera officiellement 13 283 morts sur les 26 000 habitants environ que comptait la ville.  Les premiers cas apparurent en octobre, le pic de l’épidémie eut lieu en mai 1721 avec plus de 300 morts par jour.

Le premier consul de Toulon s'appelait alors Jean d'Antrechaus. Il était âgé de 28 ans et fut dit-on d'une rare énergie et d'un grand dévouement pendant ces terribles évènements. Il vit tomber autour de lui sa famille, ses amis, ses collègues les deuxième et troisième consuls, la plus grande partie des conseillers et des intendants de la santé et la moitié de la population de Toulon.
Après avoir pris les précautions usitées à cette époque, les consuls toulonnais en arrivèrent à mettre en place la « serrade », cela consistait à serrer ou renfermer chaque famille dans sa maison, en lui interdisant toute communication avec l’extérieur. Dans les idées du temps, la serrade était la plus haute expression du principe de l’isolement appliqué à une épidémie. Elle fut mise en pratique à Toulon par deux fois, en 1664 et 1721. Mesure très impopulaire comme on peut l’imaginer, elle était difficile à faire admettre et respecter. Tâche ruineuse et impossible, elle nécessitait de trouver un approvisionnement permanent, de subvenir à domicile aux besoins de toute la ville.


Toulon au XVIIIe siècle . Joseph Vernet . 1754 - Musée National de la Marine

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