Lorgues
Mirabeau à Lorgues
Extrait de Histoire de la Commune de Lorgues Dr F. Courdouan 1864. .../ ... Un homme obscur alors mais dont
le nom devait bientôt avoir un retentissement immense, le comte Riquettei
de Mirabeau, vint se réfugier à Lorgues, vers l'an 1776, pour
échapper aux lettres de cachet dont il était menacé.
Amené dans cette ville par M. de Briançon (d'Aix), il fut
présenté à la famille Olivier dans laquelle il reçut
la plus large et la plus discrète hospitalité. Ne pouvant
se résoudre à observer les règles de la prudence que
sa position exceptionnelle exigeait, il se promenait toute la journée
sur la terrasse et dans le jardin de la maison; en chantant très-souvent
à haute voix. Aussi la curiosité des gens du pays ne tarda
pas d' être excitée par les chants et la figure étrange
de cet inconnu. Mirabeau était depuis quelques jours à Lorgues,
lorsque M. de Briançon vint l'avertir que deux personnes de mine
très-suspecte, étaient arrivées à l'hôtel
du Petit-Paris. Il fut convenu que M. de Briançon lierait connaissance
avec elles, et que sous prétexte de leur montrer les curiosités
de la ville, il les ferait passer sous les fenêtres de la maison Olivier,
afin que Mirabeau put, en les voyant, juger de leurs intentions. En effet,
quelques heures après, M. de Briançon faisait stationner les
deux étrangers devant la porte du Tronc, en leur montrant les anciennes
tours et murailles de la ville, pendant que Mirabeau, caché derrière
une fenêtre, observait sans être vu de personne. Le soir même
Mirabeau qui avait reconnu dans les étrangers deux agents de police
chargés de le poursuivre, quitta la maison qu'il habitait pour aller
se retugier, pendant deux jours, dans une campagne que la famille Olivier
possédait au quartier du Plan. On lui donna ensuite un guide fidèle,
nommé Cabasson, qui lui fit passer le Var et le conduisit en Piémont. (1) Cette lettre autographe, qui était longtemps restée dans les papiers de la famille Olivier, fut plus tard donnée à M de Villeneuve-Flayosc. |