Moulins à recense:
"La recense est l’extraction de l’huile encore contenue dans les grignons après la deuxième pression. A côté des moulins classiques destinés à l’huile de consommation, on trouvait donc des moulins qui retraitaient leurs résidus. Les marcs, ou grignons noirs, après avoir été retirés des scourtins lors des précédentes opérations d’extraction, étaient mêlés avec de l’eau chaude et placés sous la meule. Une partie de ce mélange était évacuée vers des bassins de décantation ; les pulpes récupérées et portées à ébullition dans un gros chaudron étaient à nouveau pressées. Et comme rien ne se perdait, les débris de noyaux restants, appelés grignons blancs, étaient séchés et transformés en farine utilisée par les boulangers pour le fleurage, c’est-à-dire pour saupoudrer la pelle et le four afin que la pâte ne colle pas.
Certains moulins à recense traitaient aussi dans leurs cuves de décantation les eaux grasses chargées de matières huileuses, les margines, rejetées par les autres moulins. A cet effet, dans la rue des Moulins (actuelle rue Dr Courdouan) un canal souterrain construit en 1779 recueillait ces eaux pour les acheminer vers le moulin à recence situé en bas de la rue. Ces huiles étaient utilisées en savonnerie, en éclairage ou comme lubrifiant mécanique. Mais la diminution de l’huile d’olive dans l’industrie et l’installation de presses de plus en plus puissantes qui épuisèrent les grignons entraînèrent une régression de la recense et son abandon définitif vers 1945.
Certains moulins, comme le St-Lambert , faisaient à la fois fonction de moulin classique et de moulin à recence. Ce dernier disposait pour cela d’une seconde meule située à proximité de la première. Elle était mise en mouvement par les mêmes systèmes d’engrenages. Lors de la transformation du moulin en restaurant, seule la meule de droite a été conservée."
Alain Marcel . Lorgues Mémoire en Images .TomeII
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