Lorgues

L'hospice

 

  Le nouveau cadastre, dit napoléonien, réalisé en 1834, nous apporte les précisions suivantes : la surface de l'immeuble est de 420 m2, non imposable. A cela si l'on ajoute le jardin, le hangar, le bassin, la loge à cochons et un pateq, on atteint la surface de 1309 m2 ( section A, feuille 1 ) .

Le tableau des donateurs du XIX siècle, précisément de 1805 à 1878, semble assez peu modifié dans ses catégories sociales : les bienfaiteurs propriétaires sont au nombre de vingt-cinq, suivis par les membres du clergé et religieuses (12). Enfin, on remarque deux donateurs venant du droit, deux de l'administration, un boucher, un militaire, une couturière, une servante. Les bienfaiteurs sans profession sont majoritairement des femmes ( 10 sur 14 ).

Le leg à l'hospice devient une pratique populaire avec beaucoup de petits dons. Les femmes semblent porter un autre regard sur les malheurs de la société, et déjà les veuves sont majoritairement dans les tranches d'âge élevées.

La noblesse est en recul ; on remarque quand même le comte Leclerc de Lassigny dont le père fut massacré aux Tuileries le 10 août 1792, le curé de Villeneuve, les familles Mouriès, de Gasquet, de Chieusse. En revanche c'est la bourgeoisie foncière qui représente la classe dominante dans les dons : les Gras, Combe, Raynouard, Fauchier, Perreymond, Mourre, Chaix, Mouriès, Olivier, Codou, Cambon, Mingaud, Reynier

Le second tableau des bienfaiteurs ( 1886 à 1930 ) montre le rétrécissement de l'élite sociale lorguaise limitée à quatre propriétaires ou rentiers, deux militaires, un médecin et surtout trois industriels. Cette classe montante semble celle des fabricants de tomettes. Si la baronne Rasque de Laval fait un beau geste en 1921, cela est faible en comparaison des legs répétés de la famille Estellon, donateurs insignes de l'hospice.

Tout au long de cette période, les religieuses de Saint-Thomas de Villeneuve donnèrent leurs soins aux malades, vieillards et infirmes jusqu'à leur départ en 1951. Cela représente donc 148 années de bénévolat au service de la communauté âgée et handicapée, bel exemple de générosité.

L'hospice passa alors sous gestion civile. Ses ressources augmentèrent avec régularité. Il fut l'objet des soins de la commune et de ses édiles. Sur un terrain lui appartenant, on construisit une unité de foyers-logements (1976) qui permit d'héberger des personnes autonomes et de leur assurer de prendre une bonne retraite.

Depuis 1930, le temps des donateurs privés semble révolu, et pourtant sans eux, qu'aurait été la simple existence quotidienne de cette institution durant des siècles ?

Sur ces questions on peut consulter :

- les Cahiers de V.A.L. n°40, mars 1997 " Histoire des maisons de retraite de Lorgues " par J. Broussard et Ch. Delseray ;
- la thèse de C. Jaeger, " Lorgues à travers ses cadastres" 1997.
- "Lorgues, cité franche" par L. Nardin, 1972
- le cadastre de Lorgues ­1835-, informatisé en 1994 par J. Kraemer
- les deux tableaux des bienfaiteurs de l'hospice de la ville de Lorgues.


 

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