Lorgues

L'hospice

 Le nombre de nécessiteux provoqua l'agrandissement des locaux, surtout de 1756 à 1772, travaux dirigés par l'architecte Torcat ( à qui l'on doit aussi la fontaine de la Noix - 1771-). L'administration était assurée par un bureau comprenant des magistrats de la ville , des membres du clergé collégial, et de habitants choisis parmi les apparents du lieu. Le service des pensionnaires était dispensé par les religieuses de la congrégation de Nevers.

Afin de faire face aux charges financières, il est fait appel à la générosité publique. Celle-ci ne fit pas défaut ; elle était même fortement encouragée par la publicité qu'on lui donnait. En témoignent les deux grands tableaux peints, propriétés de l'hospice.


TABLEAU
DES BIENFAITEURS DE L'HOSPICE DE LA VILLE DE LORGUES

Fait le 1er septembre 1839, sous l'administration de MM. VAILLE Étienne Maire de la ville, Chevalier de la légion d'honneur, MOURRE Honoré Capitaine en retraite, Officier de la légion d'honneur, CHIEUSSE Raymond négociant , Chevalier de la légion d'honneur, PERREYMOND Paul Médecin-gratuit de l'hospice, BLANC Antoine Victor Avocat propriétaire, GANZIN Marie propriétaire, REYNIER Hercule propriétaire

 Le premier tableau a été réalisé en 1839. Il contient une liste des bienfaiteurs allant de 1712 à 1835, augmentée de ceux jusqu'en 1878.

Étant entièrement rempli, un second tableau fut entrepris en 1879 comprenant les noms des bienfaiteurs jusqu'en 1930. La place existe pour compléter la liste.

Il s'agit à d'une documentation assez riche qui recense 129 donateurs lorguais pendant une durée de 217 années.

Dans le détail , on relève 43 bienfaiteurs de 1712 à 1790. Aucun nom n'est signalé pendant la Révolution où la situation de l'hospice est catastrophique. Les legs reprennent fortement depuis 1805 jusqu'en 1878 avec 71 donateurs. Enfin la générosité semble se refroidir de 1886 à 1930 où l'on ne trouve que 15 donateurs.

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Les donateurs propriétaires sont majoritaires ( 9 ) dépassant de peu les chanoines et membres du clergé (7). Puis arrivent à égalité les cultivateurs (3), les membres des professions de droit (3), et de l'armée (3). On note enfin un médecin, un négociant, un artisan et un bachelier. Il reste 14 personnes sans professions connues, dont 6 femmes.

Les legs les plus importants sont ceux des chanoines de la collégiale, sans descendance, et de quelques notables parfois nobles : de Rasque, de Combeaud, de Commandaire, de Chieusse-Villepeys.

Ici comme ailleurs, la Révolution fut une période noire pour les oeuvres sociales qui furent victimes de la politique de déchristianisation. Pillé et fermé, l'hospice devint provisoirement un hôpital militaire (1795), et enfin réouvert en 1801 tant les besoins sociaux étaient immenses. Dès 1803, on fit appel aux soeurs de Saint-Thomas de Villeneuve-d'Aix pour donner les soins aux nécessiteux. La commune augmenta la capacité de l'hospice en 1810 en le surélevant d'un étage.

 

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