La fontaine de la Pompe qui sauva les Lorguais lors du
siège des Carcistes en 1579. |
En1576, Henri III, voulant ramener la
paix et l'union en France accorda aux protestants le libre exercice de leur
religion.
Il se heurta à l'opposition des ultra-catholiques mécontents
qui sous les ordres du Duc de Guise fondèrent la Ligue et continuèrent
la lutte.
Dans notre région ce parti était dirigé par le comte
de Carcés, Jean de Pontevés, on les appelait les Carcistes.
En face d'eux le parti de ceux qui se nommaient eux-même les "Razats",
c'est à dire les "razés",ou ceux qui étaient
sans cesse pillés, par opposition au nom de "Marabouts"
ou pilleurs, voleurs, que l'on donnait aux Carcistes.
Tous les protestants se trouvaient dans le camp des Razats ainsi que les
catholiques modérés, fidèles à la cause royale,
qui composaient le parti des "politiques". Lorgues faisait parti
de ce camp.
Cette lutte pris rapidement la forme d'une guerre civile, à la violence
des uns répondit celle des autres, raids dévastateurs, scénes
de pillages et de carnages se succédérent. |
Au commencement de l'année 1579, les bandes de Carcistes , sous les
ordres du seigneur de Vins , neveu de Jean de Pontevés, firent le
siège de Lorgues. Les lorguais avaient préparé leur
défense: portes murées, réserves de vivres, évacuation
des femmes, enfants et vieillards sur Brignoles.
La présence de solides remparts, l'absence d'artillerie rendant la
conquête de la ville difficile pour les carcistes, ils essayèrent
d'obtenir sa rédition par un blocus total, coupant l'eau de la source
de la Canal qui alimentait les habitants .
Mais les lorguais fixés sur le sort qui les attendait s'ils venaient
à se rendre, résistèrent farouchement et grâce
à leurs précautions et à l'eau du puits de la Pompe
ils soutinrent le siège pendant un mois, comptant sur une aide extèrieure.
Cette aide arriva , sous la forme d'une troupe protestante commandée
par le capitaineVerdaches, les Carcistes levèrent alors le siège
et opérèrent leur retraite.
Le parti protestant remporta dans la foulée plusieurs succés
et en peu de jours 600 carcistes périrent devant Cuers, 400 furent
sabrés à Cabasse par les troupes du chef huguenot Estoublon.
Celui-ci en se dirigeant vers Lorgues rencontra prés du hammeau de
St Jeaume une troupe ennemie de 600 hommes qu'il attaqua dans le valon de
San Peyre. Les pertes des carcistes furent énormes, on dit que les
cris des blessés et cliquetis des armes s'entendirent jusqu'à
Lorgues et que les habitants accourus sur les lieux dénombrèrent
plus de 400 cadavres.
Le village de Carcés ne dut son salut qu'à l'arrivée
en Provence de la Reine Mère, Catherine de Médicis qui pacifia
les esprits pour quelques instants. |