LES DECORS VAROIS DE LA VIE TUMUL TUEUSE DE MIRABEAU
par le Colonel Bernard EUDE
(Extrait du Bulletin des Amis du Vieux Toulon N°101.1979)
Gabriel-Honore
Riquetti de Mirabeau n'est pas né en Provence et il n'y est pas mort
mais la Provence a joué un grand rôle dans sa vie. En fait,
il ne prit contact pour la premiere fois avec elle qu'à l'age de
vingt ans,en 1769.
Une évocation des villes et villages de Provence où il passa
et vécut, sort évidemment du cadre de ce bulletin, mais en
se limitant aux seuls décors varois de sa vie tumultueuse, on retrouve
la trace de celle-ci en plusieurs localités. Cette vie n'avait d'ailleurs
pas encore été marquée par les positions politiques
qui allaient faire de Mirabeau en Provence un personnage de premier plan
aux mois précédant la bourrasque révolutionnaire.
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C'est à Toulon, le 18 avri11769, qu'embarque pour la Corse avec son régiment de cavalerie celui qui n'est encore que le lieutenant de Pierre-Buffière: le terrible père de Gabriel-Honoré, le marquis Victor de Mirabeau, avait, en effet, averti son fils qu'il ne pourrait prendre le nom de Mirabeau que lorsqu'il l'en jugerait digne. Pour le moment, il porte donc le nom d'une terre que la marquise possédait en Limousin, et c'est sans doute à Toulon, devant sa rade prestigieuse, que le jeune officier connut la révélation, l'éblouissement de la lumière méditerranéenne, le parfum et les couleurs de cette Provence qu'il a profondément aimée. Gabriel Honoré arrive en Corse alors qu'y prend fin la &laqno; guerre d'indépendance » et s'y montre bon officier. Pendant son sejour, en août, va naiîre à Ajaccio le petit Napoleone Buonaparte... Moins d'un an plus tard, en mai 1770, Mirabeau débarque à Toulon encore, mais seul cette fois, précédant son régiment, et c'est à Toulon qu'il apprend d'un ami de sa famille que son oncle Elzéar, bailli de l'Ordre de Malte, est alors en cure thermale à Aix et non au château de Mirabeau (au Nord de la vallée de la Durance, non loin de Pertuis) où il comptait le saluer. C'est effectivement à Aix-en-Provence qu'il le rejoindra.
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Deux ans plus tard Gabriel-Honoré revient dans le Var, jeune marié en voyage de noces. Il est maintenant le comte de Mirabeau, capitaine de dragons et il a épousé le 23 juin 1772 à Aix " l'illustre demoiselle Marguerite-Marie-Emilie de Covet de Marignane, agée d'environ dix neuf ans ».
